Le gouvernement ne semble pas donner satisfaction aux acteurs des entreprises artisanales qui prévoient une grande manifestation le 18 janvier. Selon la CAPEB, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, le secteur est la cible de mesures injustes qui rendent les perspectives de commandes très incertaines.
Des entreprises artisanales dans le rouge
Les artisans du bâtiment doivent depuis quelques temps faire face à un très net ralentissement des commandes et donc à une raréfaction de missions sur les chantiers. En cause ? Les Français remettent à plus tard leurs travaux de rénovation ou trouvent d’autres solutions alternatives au recours d’un artisan. Les collectivités de leurs côté se retrouvent aussi dans l’obligation de réaliser des économies, elles ont elles aussi été très touchées par la crise économique et font moins appel aux artisans. Les banques en conséquence se méfient d’eux et ne leur accordent pas de prêts.
La première hausse de la TVA leur a déjà porté un coup important, or une seconde hausse est envisagée en 2014 pour atteindre 10%. La perte de chiffre d’affaire conséquente à cette hausse équivaudrait à 1,5 milliard d’euros. On comprend l’urgence donc pour ce secteur qui ne bénéficie pas de baisses de charges en contrepartie.
En cause aussi, le fameux statut de l’auto-entrepreneur, qui a fait de l’ombre aux artisans. Les auto-entrepreneurs ont moins de charges à payer que les artisans, sont exonérés de la TVA, sont moins contrôlés et du coup peuvent se permettre de tirer les prix des commandes vers le bas. C’est ce qui se passe pour la face émergée de l’iceberg. En effet, le travail clandestin reste l’ennemi des artisans qui dénoncent à ce propos un laxisme des autorités.
Les solutions envisageables
Les crédits d’impôt annoncés par le gouvernement à l’égard des artisans ne semblent pas rassurer la CAPEB car ce crédit est destiné aux entreprises qui embauchent. Or plus de la moitié des artisans du bâtiment n’embauche plus de salariés, des signaux moins timides sont donc attendus.
Les artisans attendent aussi du gouvernement qu’il entreprenne de réformer le statut des auto-entrepreneurs, notamment en interdisant leur exercice dans le secteur du bâtiment.
Les défenseurs du secteur demandent également un retrait pur et simple de la hausse de la TVA à 10% pour les activités de rénovation de logement par le retour de la TVA à 5%, de manière à pouvoir couvrir le manque à gagner de la première hausse subie.
Le dispositif Duflot d’incitation à l’investissement locatif pourrait permettre au secteur d’espérer des jours meilleurs, puisque la construction de 500 000 nouveaux logements nécessitera une main d’œuvre importante d’artisans du bâtiment. Mais cette loi sera seulement discutée en avril 2013, ce qui reporte à trop loin les espoirs. La situation est urgente, c’est pourquoi la CAPEB a appelé à ce rassemblement le 18 janvier.
Enfin les acteurs syndicaux semblent exprimer leur désarroi quant à la concrétisation des mesures envisagées lors de la conférence environnementale de septembre 2012 : la rénovation thermique voulue par le gouvernement représente à leurs yeux une perspective trop incertaine.