Dans une Europe post-crise financière, la conjoncture force les ménages à se montrer malins. Tout le monde regarde ses dépenses de plus près, et les travaux sont souvent en haut de la liste. Les professionnels du bâtiment et de la rénovation se livrent une guerre des prix alimentée par les sites de courtage en travaux. Alors, l'avenir est-il rose pour le secteur ? Nous vous apportons quelques éléments de réponse.
Le développement d'un secteur prometteur
D'après le cabinet d'études Xerfi, le chiffre d'affaires du secteur du courtage en travaux atteindra en 2013 les 60 M€. C'est un chiffre encourageant qui trahit cependant une faible part de marché. Pourtant, deux grands facteurs permettent d'anticiper une croissance à court et moyen terme. Comme indiqué dans l'introduction de ce dossier, les consommateurs cherchent les meilleurs tarifs pour accommoder des budgets travaux ou rénovation serrés. En outre, ils recherchent des informations fiables et détaillées qui leur permettent de comparer non seulement les prix, mais aussi les prestations. La transparence est un atout majeur des courtiers en travaux.
Second moteur de croissance, le marché de la rénovation du logement. Avec des aides de l'État visant à économiser l'énergie (ce qui est également une volonté des ménages, à la recherche d'économies sur tous les fronts) la rénovation thermique est en plein boum.
Un métier qui crée des vocations
Les résultats encourageants du secteur lui ont bien entendu permis de se développer. En 2010, on comptait près de 600 entreprises de courtage de travaux, c'est à dire le triple du chiffre constaté en 2005. Cette progression s'explique par des revenus et des marges relativement élevés ainsi que la relative facilité d'installation. En fonction des réseaux, les investissements au démarrage peuvent être très raisonnables, ce qui représente une motivation supplémentaire pour les candidats à la franchise.
Les défis et les menaces pour 2013
Si les courtiers en travaux sont omniprésents, leur activité paraît fragmentée et chaotique. Il s'agit après tout d'un maillon récent dans la chaîne des métiers du bâtiment et le secteur doit s'affirmer comme un métier à part entière dans le secteur. Pour ce faire, il est nécessaire de travailler sur deux grands axes : la structuration et la professionnalisation. Dans le premier cas, la mise en place de fédérations ou d'autres organisations sera nécessaire pour représenter la profession. Ensuite, des portails doivent être installés pour s'assurer que tous les courtiers en travaux sont compétents et connaissent le secteur. Ce n'est qu'à ce prix que l'image de la profession sera au niveau de ses ambitions.
Enfin, le secteur du courtage en travaux doit faire face à la concurrence issue d'autres segments de l'offre bâtiment. En effet, le marché juteux fait aussi des envieux parmi les professionnels ! Une grande variété d'acteurs est en position de proposer une offre de courtage en plus de ses services habituels. Les enseignes de bricolage, les administrateurs de biens, les services à la personne, sont tous susceptibles de se lancer dans l'aventure. Les spécialistes d'internet peuvent également devenir un risque s'ils se greffent aux sites de petites annonces immobilières.